Il y a exactement trente ans, « La colline à des yeux » de Wes Craven sortait et provoquait une onde de choc historique dans l’histoire du cinéma. L’année dernière, Alexandre Aja, jeune réalisateur national, s’appropriait le mythe pour en ériger une fable gore sur une famille transformée par des expériences nucléaires. Réalisation irréprochable au style graphique évident, politiquement engagé, Aja signait un exercice sans fausses notes, qui faisait de son remake une nouvelle référence du cinéma d’horreur. Il semblait évident que les producteurs allaient user de la franchise… à bon escient ?
Martin Weisz, issu de la publicité et du clip, a obtenu le prix du meilleur réalisateur pour son premier long métrage « Rohtenburg » au Festival International de Catalogne. Avec un tel c.v, il était le candidat idéal pour répondre aux exigences de Wes Craven, producteur et scénariste.
Dès l’extinction des feux, le spectateur est confronté à une scène d’introduction qui… comment dire ? Met en appétit ! De plus, elle ouvre pas mal de perspectives au point de vue du scénario. Ensuite, une équipe de scientifiques se fait attaquer par des mutants, prétexte pour organiser une mission de sauvetage en plein désert avec une petite équipe de militaires. Pendant les vingt premières minutes, le réalisateur révise ses classiques en installant une ambiance presque terrifiante par des procédés usés jusqu’à l’os mais qui fonctionnent toujours. On sursaute malgré l’évidence des évènements, et le spectateur lambda se réjouira des situations grotesques mais souvent drôles dans lesquelles se ruent les protagonistes. Impossible de ne pas sourire à l’annonce des noms des différents soldats : Mickey, Napoléon… La fiction amorce alors un virage vers la série B, pour ne plus s’en décoller. Les dialogues sont risibles, si ce n’est une petite critique au président américain actuel qui est le bienvenue dans ce genre d’essai. Les scènes de meurtres sont conventionnelles au possible, Weisz ne faisant que recycler les prouesses du genre. Et la fin arrive comme un cheveu sur la soupe après de multiples faux rebondissements. Même pas le temps de s’ennuyer que le film est déjà fini, et à peine sorti de la salle qu’on l’a déjà oublié !
La Colline à des yeux 2 est la suite logiquement commerciale du succès de l’an dernier, qui annonce l’ouverture de la saison estivale pour le cinéma de genre. Un film qui trouvera son public ado, acquis à la cause de ce petit massacre entre amis. Pour les autres, on attendra des scénarios meilleurs ou on regardera avec beaucoup de nostalgie les chef-d’œuvres de jadis.
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